Les Misérables

J’ai été voir le film Les Misérables ici à Cebu aux Philippines.

Si on peut se réjouir de voir ainsi l’oeuvre de Victor Hugo diffusée dans le monde entier, on regrette que ce soit via une production hollywoodienne, en anglais évidemment, et qui pourrait faire croire que ce sont les américains qui ont écrit un tel chef d’oeuvre.

Cette oeuvre écrite par un génie français en 1862, est une suite de leçons de vie encore bien actuelles:

C’est l’histoire d’un brigand (Jean Valjean) qui devient un grand homme, ce qui est finalement un message d’espoir pour tous.

Malgré ses péchés originels, il va suivre un chemin de lumière, et remplir sa mission de vie, malgré la persécution du méchant Javert qui représente l’ordre.

1ère leçon de vie

La première leçon de vie est donnée par le prêtre qui recueille Valjean. D’abord il le loge, et lui donne à manger, conforme à la charité chrétienne.

Ensuite Valjean vole l’argenterie et s’enfuit avec. Mais il est rattrapé par la police, qui le ramène chez le prêtre pour le confondre. Celui-ci nous prend tous à contre pied, y compris Valjean, en affirmant devant les policiers que Valjean avait reçu l’argenterie comme cadeau, et qu’il avait même oublié d’emmener le plus précieux: 2 beaux chandeliers d’argent.

Cette scène est forte car elle nous montre un prêtre qui choisit la loi divine (le pardon, la commisération et la défense du pauvre) plutôt que la loi humaine, répressive, représentée par la police.

A l’heure où nos états sont de plus en plus policés et inhumains, c’est un rappel qui fait du bien.

Valjean lui même est totalement bouleversé par cette leçon de vie, et ce sera le point de départ de sa rédemption, entre son côté obscur de brigand, et son côté éclairé appelé par l’attitude du prêtre.

Valjean devient par la suite le Maire de la ville, ainsi qu’un entrepreneur ayant créé des emplois pour les ouvrières dans une usine de textile.

Nouvelle faute

Mais Fantine, une ouvrière qui travaille dans cette usine, est mère d’une petite fille Cosette, qu’elle a confiée aux Thénardiers, ne pouvant travailler et s’en occuper.

Elle est du coup rejetée par les autres ouvrières, qui la soupçonnent d’avoir un travail de nuit peu recommandable en plus de son  travail de jour.

Finalement Valjean laisse le mécréant contremaitre la chasser, et la mettre littéralement à la rue.

Pour survivre, et assurer les besoins financiers de Cosette, Fantine finit par déchoir, en vendant d’abord ses cheveux, puis son corps.

Se défendant d’un bourgeois amateur de prostituées, elle sera accusée par celui ci de l’avoir attaqué, et la police décidera de la mettre en prison.

Valjean la reconnait, et se rend compte de sa faute, et promet à Fantine qu’il s’occupera de Cosette.

L’honnêteté

Dans le même temps, il apprend qu’un bougre est accusé à sa place, et se rend donc au tribunal pour sauver ce bougre, mais ce faisant il dévoile sa propre identité, et donne l’occasion à Javert de le poursuivre à nouveau.

Le Rachat

Fidèle à sa promesse, Valjean va racheter Cosette des griffes des Thénardiers, aubergistes voyous et peu scrupuleux.

Cosette grandit ainsi protégée par Valjean.

Lors des émeutes de Paris de 1832, elle va croiser un jeune révolutionnaire Marius, et ils vont tomber amoureux.

Le Pardon

Javert, se faisant passer pour un révolutionnaire, va être démasqué par Gavroche, fils des Thénardiers mais surtout fils de la rue.

Valjean, va discrètement libérer Javert, faisant ainsi preuve de Pardon pour son pire ennemi.

Il utilise finalement la leçon de vie donnée par le prêtre, car en pardonnant à Javert, il déstabilise totalement celui-ci, qui, se croyant du côté du bien et croyant Valjean du côté du mal, se retrouve en pleine contradiction avec le pardon de Valjean.

Ne pouvant supporter cette contradiction, qui remet en cause toute sa vie, il finira par se suicider.

L’Amour

Père (adoptif) protecteur, Valjean a du mal à laisser Cosette à Marius, mais finira par le faire.

Et pour éviter que son passé nuise à Cosette, il va s’exiler, alors que Marius et Cosette se marient.

Au final, Marius découvre que Valjean lui a sauvé la vie, et avec Cosette ils partent retrouver Valjean qui est en train de mourir.

Valjean conclut par cette belle phrase: « Qui aime sa femme aime Dieu »

Conclusion

Mon père (que je remercie au passage) nous avait emmené, toute la famille, voire la comédie musicale à Paris dans les années 80.

Cette pièce m’avait beaucoup marqué, même si j’étais trop jeune pour tout comprendre.

La musique originale et les paroles en français sont magnifiques, et je préfère nettement le film de Robert Hossein avec Lino Ventura que cette version anglophone de 2012, même si l’actrice Anne Hathaway est plutôt convaincante.

Avec le recul et un peu plus de maturité, je trouve cette oeuvre géniale.

Elle est poignante et porte en même temps un message d’espoir:

Même un pêcheur peut devenir un saint homme, le pardon peut-être bien plus puissant que la répression, et l’amour est la clé du bonheur véritable…