Archives for janvier 2013

Pourquoi le système pousse à la dépression de l’individu

Dans cet article sur la dépression, j’expliquais qu’en réalité la dépression est un signe de bonne santé.

Voici pourquoi le système économique, financier et politique pousse les gens à devenir des individus isolés et dépressifs.

Je viens de passer 3 semaines en France pour les fêtes, et j’ai pris les transports en commun à Paris et à Lyon.

J’ai trouvé les gens « gris », tristes et n’essayant même plus de cacher leur déprime.

J’ai aussi croisé des jeunes filles qui étaient contentes de discuter des soldes, avant de retrouver leur quotidien.

De retour aux Philippines le contraste était saisissant, car ici, les gens bien que pauvres, dégagent une lumière et une certaine joie de vivre.

La notion de famille et de groupe est très importante ici: tout se fait en groupe, car finalement, la famille solidaire est ce qui permet aux gens de s’en sortir.

Quant à la Corée, elle passe progressivement du statut philippin, où la notion de famille est importante, à l’individualisme consumériste occidental moqué dans la chanson Gangnam Style.

C’est intéressant finalement de comparer 3 pays qui en sont à des stades différents d’avancement (si on parle de valeurs financières), ou de régression infantile (si on parle de valeurs humaines).

En France, l’un des buts de l’élite financière (et donc politique), est d’isoler au maximum l’individu (notamment en détruisant la notion de famille d’où le mariage gay), et le dévaloriser pour le rendre dépressif, car cela pousse l’individu à consommer plus:

dans un réflexe de survie psychique, l’individu seul et dépressif, cherche à se faire du bien instantanément,   ce qu’il trouve dans l’acte d’achat et de consommation, que ce soit la nourriture, la cigarette et l’alcool, les vêtements et chaussures pour mesdames, et les gadgets technologiques pour messieurs.

Le problème de l’acte de consommer est qu’en réalité son effet est pervers, comme une drogue, car en consommant le con-sommateur tue son désir, ce qui crée un vide intérieur, qui demande, une fois la satisfaction passagère passée, à être de nouveau rempli.

C’est à mon sens un peu le même phénomène masculin post coitem animal triste.

A l’inverse, voici le témoignage de Marc, un participant à la formation Investisseur Pro qui a répondu à mon appel au don pour les restos du coeur:

« Bonjour Jean-Luc,

Je viens de faire deux dons, un de 100€ au restos du coeur et un de 100€ à l’institut Curie (recherche sur le cancer notamment).
Deux organismes qui luttent de manière différentes mais pour un but commun, essayer de rendre notre monde meilleur.

Je n’avais jamais fait de dons conséquent avant, lorsque je suis passé à l’acte il y a quelques minutes, le bonheur, l’amour et aussi la passion m’ont envahi jusqu’à me mettre les larmes aux yeux.
Je me sens tout léger et fier de contribuer à de si noble causes.
Marc »

Je pense que par son geste généreux, Marc a bien plus reçu que celui qui s’est offert un énième jouet.

C’est finalement assez contre intuitif de constater qu’acheter crée un vide, alors que donner remplit…

Pour ma part je m’étais engagé à compléter les dons de ceux qui ont répondu à mon appel et donné aux restos du coeur. Je remercie pour cela Xavier, Hervé, Raphaël, Christian, Marc, Maud et Gérard qui ont fait un don.

J’ai finalement donné 521 euros aux restos du coeur en 2012, acte dont je suis très fier car c’est une somme conséquente.

En choisissant de faire ce don plutôt que de consommer, j’ai pris une décision humaniste, permettant, selon les restos du coeur, de nourrir une famille entière en hiver.

Ma récompense étant que cela me permet de m’aimer d’avantage, d’avoir une meilleure estime de moi, et finalement cet acte généreux permet de contribuer à mon propre bonheur. C’est donc un acte gagnant-gagnant, qui est le seul schéma véritablement durable.

Conclusion

Lorsque l’on donne, on se focalise sur l’autre, et il devient alors impossible d’être déprimé.

Le système pousse les gens à consommer, avec comme message véhiculé par les publicités, que pour être aimé il faudrait avoir ceci, cela, ressembler à untel ou une telle etc…

C’est évidemment faux, pour être aimé il suffit d’être aimable. C’est donc une question d’être et non d’avoir.

Et être aimable, cela peut se traduire par l’acte de donner, de l’argent certes, mais aussi du temps, de l’amour, de l’attention, de l’affection, du savoir, toutes choses qui ne s’achètent pas.

Alors si vous vous sentez déprimé, c’est  en fait un signe de bonne santé, qui vous invite à donner plus, à être tourné vers l’autre plutôt que sur soi-même…

consommateur

Exemple de Sportif Valeureux

A l’heure du procès du Dr Fuentès, qui a « aidé » des centaines de sportifs à se doper de manière professionnelle, il est bon de mettre en valeur d’autres sportifs qui ont des valeurs autres que l’argent et la réussite à tout prix.

Le 2 décembre 2012, l’athlète basque Fernandez Anaya courrait une compétition de cross country à Burlada.

Il était 2ème derrière le leader Abel Muta, médaillé de bronze au 3000m steeple aux J.O de Londres. Dans la dernière ligne droite, Fernandez Anaya a vu le leader de la course s’arrêter mystérieusement à 10m de l’arrivée, pensant qu’il avait déjà franchi la ligne d’arrivée.

Au lieu de profiter de l’erreur de son adversaire, il l’a enjoint à parcourir les 10 derniers mètres, et gagner ainsi la course.

Après la course, Fernandez Anaya, 24 ans et par ailleurs promis à un bel avenir, a déclaré:
« Même si on m’avait dit que gagner la course me permettait d’intégrer l’équipe d’Espagne, je ne l’aurais pas fait non plus. Je pense aussi m’être plus forgé un nom en faisant cela que si j’avais gagné en profitant de l’erreur de mon adversaire »

On ne peut que lui donner raison, finalement, au lieu de passer dans une série de video gags, Fernandez Araya a démontré sa valeur en tant qu’homme, et ses valeurs d’honnêteté et de droiture.

Il mériterait bien plus qu’un Lance Armstrong d’être diffusé dans les media, qui préfèrent, on le voit bien, mettre en avant un tricheur menteur qui a bénéficié de la complicité d’un système entier, et ce même dans sa chute et déchéance, qu’un Fernandez Araya, anonyme mais grand, et parfait exemple d’un sportif professionnel qui donne la priorité à ses valeurs d’hommes.

S’il n’aura jamais la renommée d’un Lance Armstrong, lui peut se regarder dans le miroir et être fier de qui il est.

marathon